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Libération
Critique

Petits riens pour un grand tout

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publié le 27 août 2008 à 4h45

Après «Settlements. A la recherche de lieux possibles», au printemps 2004, puis «Domicile : privé /public», durant l'été 2005, «Micro-Narratives. Tentations des petites réalités» est le dernier volet d'une trilogie présentée par Lorand Hegyi, le directeur du musée d'Art moderne de Saint-Etienne (Loire). Cette troisième exposition est non seulement l'aboutissement de cinq années de travail mais, avec 87 artistes de vingt-cinq pays, elle est la plus importante des trois et s'affirme comme un véritable manifeste avec une vision anthropologique de l'art.

«Emancipation». Point d'appui et non des moindres, deux livres de Jean-François Lyotard, Tombeau de l'intellectuel et autres papiers et surtout la Condition postmoderne, où Lyotard écrit : «Le grand récit a perdu sa crédibilité, quel que soit le mode d'unification qui lui est assigné : récit spéculatif ou récit de l'émancipation.» Saisissant les références à Lyotard comme une rampe de lancement spéculative, Lorand Hegyi a voulu montrer «comment une partie de l'art contemporain opte aujourd'hui pour l'antimonumental, l'antihiérarchique, l'antimégalo». Autrement dit comment beaucoup d'artistes contemporains privilégient un rapport à leur immédiate réalité, à leur proche environnement, aux bribes et fragments familiers, en somme l'intime, le sensible, le subtil.

Cela saute aux yeux dès la première salle, avec sur l'un des murs un ensemble d'une trentaine de petits dessins de Valerio Berruti qui figurent le