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Libération
Critique

Madonna chère friandise

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publié le 28 août 2008 à 4h46

Ce sont les places les plus chères qui sont parties les premières. Longtemps avant le show, plus aucun ticket à 188,50 euros ne circulait, tandis qu'on pouvait encore en trouver au prix de 62 euros. Cet ordre de grandeur produit un effet paradoxal : au marché noir, les revendeurs rament et finissent par consentir des ristournes à prix bradé.

Queen. A propos de grandeur, un autre aspect mérite d'être signalé : au stade Charles-Ehrmann de Nice, où Madonna donnait donc mardi le premier des trois concerts français de sa tournée mondiale, avant deux Stade de France dans un mois, les places les plus inabordables sont aussi les plus éloignées, tout au fond de l'enceinte, avec pour seule valeur ajoutée d'être assises. Si bien que lorsque la star paraît, juchée sur un trône conforme à l'idée qu'elle a de son rang, la Queen of Pop ressemble à un Playmobil débarqué sur une scène d'autant plus vide qu'on a pris soin de cantonner les musiciens sur les côtés.

La campagne 2008 de Madonna s'intitule Sticky and Sweet Tour. Les deux adjectifs ont une évidente connotation sensorielle, sinon sexuelle, alors que, du propos, émane à peu près constamment une humeur prophylactique. Comme toujours, dans ce type d'entreprise, on brandit des chiffre à effet pharaoniques : une scène télescopique de 50 mètres de long, 90 de large, 20 de haut, 600 roadies, 16 danseurs, 12 musiciens, une Rolls, huit costumes (Givenchy, Tom Ford, Miu Miu, Gucci, Stella McCartney.) et la diva qui avance tel un rouleau-compres