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Libération

Le grappin sur le raisin

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publié le 29 août 2008 à 4h46

Autant le dire : parler de raisin pendant trois quart d'heures avec René Reynard, le président de la Section nationale du raisin de table, déclenche une sérieuse envie d'en manger. Et bien qu'il pleuve dru ce jour-là, on se retrouve en route vers le primeur du coin pour en acheter au plus vite. Certes, le raisin sent un peu l'arrivée de l'automne et la fin des vacances : c'est d'ailleurs pour cela qu'on aura snobé tout l'été les premières grappes qui apparaissaient sur les marchés en se disant que ce n'était pas encore la rentrée. Grosse erreur : la saison du raisin commence en juillet, avec des variétés comme le cardinal. «Il faut le refroidir au frigo et quand il fait chaud, il est très rafraîchissant», explique René Reynard. On en salive d'avance quand l'interlocuteur précise : «Mais maintenant, il est fini.» Trop de psychorigidité dans le respect des saisons fait louper des produits.

Disponible. L'attitude est plutôt rare. «Aujourd'hui, explique cet agriculteur, le consommateur a un peu perdu la saisonnalité.» Depuis une vingtaine d'années, on lui propose du raisin du Chili de janvier à juin environ. L'acheminement par bateau a démocratisé cette fantaisie et augmenté chez le consommateur l'impression que tout est disponible tout le temps. Ce qui est faux, confer le cardinal. Mais puisque ces pertes de repères existent, les producteurs ont développé des variétés cultivées sous serre, qui arrivent sur les étals début juillet. «C'est à 3 à 5 %