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Libération
Critique

Keziah Jones refait le zazou dans le métro

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publié le 3 septembre 2008 à 4h51

Renvoyer dans le métro, pour trente minutes de concert, l'inventeur du «blufunk», guitariste émérite et grand frère des Tété, Ayo, Nneka et autres Asa, afin de faire parler du nouvel album de Keziah Jones, voilà bien une idée poussive de maison de disques : «C'est peut-être un peu tiré par les cheveux, reconnaît le musicien nigérian, mais au moins c'est gratuit. et les télés filmeront mes concerts "surprises".Surtout, pour moi, cela me permet de boucler un parcours de quinze ans. Je ne suis pas retourné dans le métro parisien depuis mes débuts. Maintenant, je peux passer à autre chose, comme essayer de développer un festival à Lagos, ou y construire un studio.» Le cinquième album du Nigerian n'a pourtant pas besoin de ce coup marketing. Nigerian Wood, en référence à la chanson des Beatles Norwegian Wood, réunit à la fois la richesse rythmique du précédent, Black Orpheus, et la modernité des productions du New-Yorkais Karriem Riggins - qui travaille, entre autres, pour Erykah Badu, John Legend ou Kanye West.

«Fier et engagé». Les deux centres d'intérêt de Keziah Jones figurent aussi à l'ordre du jour : la politique et le sentiment amoureux. «Pendant des années, explique ce quadragénaire, qui voue une passion à Fela, j'ai essayé de les fusionner, sans arriver à trouver le lien. Avant, j'écrivais soit sur mes histoires d'amour, parce que je suis un jeune mec qui aime les femmes, soit sur la politique, car je suis nigérian, fier