Photos : Stéphanie Binet (envoyée spéciale à Kingston)
Si vous êtes touriste en Jamaïque, affirme la réalisatrice Stéphanie Black dans son documentaire Life + Debt, vous arriverez certainement par Montego Bay. Vous y verrez la plage, le soleil, tout ce qu’on veut bien vous montrer. » A écouter les spécialistes de cette île de la Caraïbe, visiter Kingston, cela semble aussi incongru que de se rendre à Kaboul tant la capitale de la Jamaïque est minée par la violence entre les gangs. Armés dans les années 70 par les partis politiques rivaux, ils sont aujourd’hui ravagés par la misère et surarmés. Rares sont d’ailleurs les compagnies aériennes qui proposent des vols directs pour Kingston. Les six premiers mois de 2008 ont encore été désastreux avec plus de 500 meurtres pour une île de 2 millions d’habitants, dont 600 000 dans la capitale. Les sound systems, ces fameuses sonos en plein air qui rythment l’île, doivent désormais composer avec le couvre-feu imposé par les autorités. Seulement, pour les fans de reggae, le Kingston Town chanté par Lord Creator et popularisé par UB40, le Trenchtown des Wailers, restent des lieux mythiques, une étape importante pour comprendre la genèse de la musique jamaïcaine.En juin, alors que la Jamaïque entrait pour quatre mois dans la saison des ouragans, Next a suivi deux groupes d’Européens en visite dans l’île du reggae. L’un était composé des organisateurs italiens du festival Rototom Sunplash, financé par une marque de vin italien, qui avaient