1968, l’année du design pour tous ? Présente en centre-ville depuis les années 30, la chaîne Prisunic lance en avril 1968 une expérience totalement inédite dans la France de De Gaulle et de la 4L : un catalogue de vente par correspondance de meubles design. A cette époque, les jeunes couples s’installent dans les grands ensembles à la périphérie des villes, mais ni Ikea ni Habitat ne sont là pour les équiper. Seuls quelques éditeurs de meubles, comme Roche-Bobois, vendent du contemporain mais à des prix élevés. C’est dans cette France qui s’ennuie et qui se cherche que Prisunic crée le concept du « simple, stylé et pas cher ». Durant neuf ans, la chaîne va publier un catalogue annuel proposant du design contemporain accessible au plus grand nombre. Lit en tube métallique, canapé modulaire en mousse, chaise pliante ou tables sur tréteaux, les pièces maîtresses du design en kit font leur entrée dans les intérieurs français. C’est cette expérience unique que la galerie VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement) retrace dans une exposition qui vient d’ouvrir ses portes à Paris. Une soixantaine de meubles sont présentés, empruntés à des musées ou réédités quand ils ont disparu. Voyages d’études. En 1968, Prisunic est une chaîne dans le vent. Depuis l’après-guerre, sous l’impulsion de son directeur visionnaire, Jacques Gueden, l’enseigne s’est convertie au « commerce moderne ». Ses équipes vont observer aux Etats-Unis ou en Angleterre la mise en place de la grande dist
Critique
Un pavé dans le design
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par Cécile Daumas
publié le 6 septembre 2008 à 4h54
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