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Libération
Interview

«Est-ce le galeriste qui véhicule l'artiste ou le contraire ?»

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publié le 15 septembre 2008 à 5h01

Libération a sollicité quelques personnalités du monde de l'art pour connaître leur sentiment face à la vente des oeuvres de Damien Hirst chez Sotheby's. Voici leurs réactions.

Francis Briest

Commissaire priseur et co-président d'Artcurial- Briest-Poulain-Tajan

«Damien Hirst est aujourd'hui un grand artiste, mondialement connu et qui a fait un travail remarquable. Pour quelqu'un qui a beaucoup de choses à dire comme lui, il reste à savoir s'il va continuer à s'inscrire dans le temps et la pérennité de l'histoire de l'art. Voilà pour le premier point. Le second est que, depuis une dizaine d'années, le marché a changé, il s'est mondialisé et les méthodes de vente ont évolué. Auparavant, les galeries choisissaient un artiste, l'accompagnaient longtemps, quinze, vingt ans, et ensuite les ventes publiques prenaient le relais, c'est à dire des reventes faites par les collectionneurs de la première heure. Aujourd'hui cette tradition a un peu volé en éclats. Les collections se font rapidement, les reventes aussi et les artistes utilisent quelquefois les ventes publiques pour faire des opérations de vente. Damien Hirst est-il en train de scier la branche sur laquelle il est assis ? Car nous savons que l'oeuvre d'art doit, par définition, être une oeuvre de séduction intellectuelle bien sûr, mais aussi économique, ce qui sous-entend qu'elle doit être rare. Mettre ainsi en vente 200 oeuvres d'un coup fait courir un grand risque, non pas sur le plan de sa notor