Annick Nédélec est une jeune prolo qui vit à Paris la semaine et rentre chaque week-end dans sa Bretagne natale, chez une mère étouffante. Elle écoute Julio Iglesias et part, chaque été, deux semaines en voyage organisé, d'où elle ramène des cadeaux kitsch. On la regarde évoluer, un peu voyeur, dans un intérieur désuet où elle effectue des gestes de la vie quotidienne.
Cette nouvelle adaptation des Trompettes de la mort, pièce écrite en 1985 par Tilly, ressemble à de la télé-réalité. Une rencontre vient chambouler cette petite vie cadrée et insipide. Un jour, elle reçoit une connaissance d'enfance, Henriette-Alexane, la crâneuse de l'école. La jeune femme s'est extraite de son origine sociale modeste pour devenir une actrice en vue, fiancée à un critique de théâtre décourageant de snobisme, qui ponctue ses articles de périphrases amphigouriques, dit «le pays de Lady Di», pour l'Angleterre. Tilly raconte avec une précision vétilleuse quand Annick achète ses habits au Gagne-Petit à Guingamp, alors qu'Henriette ne porte que des vêtements griffés. Entre elles, c'est le choc, l'incompréhension de deux mondes qui se croisent, mais se méprisent. Profitant de l'absence d'Annick, Henriette et son mari «violent» l'appartement de la jeune femme et son intimité. Le spectateur devient complice de cette intrusion chez quelqu'un pour qui on ne ressent finalement pas une grande empathie. Annick, dépassée, révèle derrière une façade glaciale des douleurs refoulées (la mort d