Il y a fort à parier, au vu des projets de la nouvelle équipe installée à Chaillot, que Jean-Baptiste Sastre n'y remettra pas les pieds de sitôt, du moins comme artiste invité dans la saison. Aussi, sa Ballade du vieux marin de Samuel Taylor Coleridge, poème crépusculaire et romantique aux accents baudelairiens, peut-elle être perçue comme un chant d'adieu à une scène qui l'a beaucoup soutenu.
L'instant pourrait être grave, or il n'est pas dénué d'une certaine malice. Du moins dans la forme donnée à cette Ballade : l'antithèse du spectacle. Surprenant virage chez un metteur en scène toujours prêt à ruer dans les brancards, affectionnant le risque et la surenchère. C'est bien cette fougue qui en agace beaucoup. Autant, la saison passée, son Chapeau de paille d'Italie de Labiche, sa dernière (grosse) production maison, sonnait comme un baroud d'honneur des ateliers décors et costume de Chaillot. Autant là, rien. Ni lumière, ni décor, ni costume.
Dans le petit studio de Chaillot, on retrouve le goût de Sastre pour les murs du théâtre à nu. Dans un coin, des gradins repliés, des échelles de service entreposées. L’assemblée des spectateurs forme le seul décor autour du comédien. Auditoire recueilli pour la veillée.
C'est presque d'une lecture qu'il s'agit. Ce faisant, Sastre en revient à un vœu très ancien : bien avant les Paravents, ou Tamerlan, il a toujours eu en tête de monter la Ballade du vieux marin. Qu'il l'ait confié à Jean-Marie Pa