Décidément, César n'a pas de chance. Déjà, de son vivant, il n'a jamais obtenu la consécration que lui aurait légitimement apportée une grande exposition à Paris, au centre Pompidou par exemple. Certes, l'artiste (1921-1998) a bien eu une rétrospective en 1997, à la galerie nationale du Jeu de paume, mais cette dernière n'a pas le prestige du sixième étage de Beaubourg.
Même mort, cela ne s'arrange pas. Car, autant le dire d'emblée, l'exposition que lui consacre actuellement la Fondation Cartier, pour marquer le dixième anniversaire de sa disparition, passe un peu à côté du grand rendez-vous attendu.
Gestes emblématiques. C'est doublement dommage : d'une part parce qu'il y a toujours eu une relation étroite entre la Fondation et César qui a vraiment contribué à sa création en encourageant Alain Dominique Perrin à la mettre sur pied. Son ouverture, en 1984, se fera d'ailleurs avec l'exposition «les Fers de César». D'autre part, le commissariat de l'actuelle manifestation a, comme l'indique son titre, «César. Anthologie par Jean Nouvel», été confié à l'architecte même du bâtiment qui était très ami avec lui, et qui choisit là de montrer les gestes emblématiques et radicaux du sculpteur.
Dès l'entrée, le parcours commence mal. Ce n'est pas le choix de huit oeuvres des années 50 regroupées sous l'intitulé les Fers-les Animaux imaginaires qui cloche. Mais leur regroupement dans une sorte d'armoire qui empêche de tourner autour, un comble pour la sculpture.
Si l'on veut suivre