Sur les berges du canal Saint-Denis, vingt-quatre panneaux miroitants disposés le long de l'eau ondoient au rythme de la ville et de ses flux incessants. La propagation de l'onde se transmet de panneau en panneau, impulsée par les piétons qui empruntent la passerelle voisine.
Flux. L'impressionnante installation cybernétique des Bruxellois Lab(au) traduit l'effervescence du site de la station RER Saint-Denis (près de 90 000 passages par jour), par d'hypnotiques jeux lumineux et sonores. Elle fait écho aux flux immatériels et continus des webcams que Jérôme Joy intercepte dans Interludes. Un programme compose un «film en direct» à partir des scènes urbaines capturées en temps réel par une cinquantaine de webcams disposées aux quatre coins du monde, cinéma instantané sans scénario préétabli où collisionnent des lieux distants. Le film et sa bande sonore s'assemblent en continu sur le Net et dans l'espace de projection de Synesthésie, l'un des six lieux de création chargés de la programmation d'Art grandeur nature, biennale d'art contemporain qui s'intéresse à la manière de vivre la ville aujourd'hui.
Voilà un excellent prétexte pour arpenter la Seine-Saint-Denis, qui accueille plus d'une vingtaine de créations réalisées à cette occasion. Les expositions et installations disséminées dans le tissu urbain hétérogène invitent à traverser ces villes de la petite couronne en pleine mutation, à la rencontre des oeuvres, mais aussi à la découverte du territoire.
Tension. Aux Lilas