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Libération
Portrait

Alexandre Astier: son bout de Graal

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publié le 25 septembre 2008 à 22h30

Le passage de l'autre côté de la lucarne dissipe toujours la magie. Sur un plateau de décor romain, le roi Arthur, celui de la légende et de M6, d'ordinaire fort en gueule, a mué en gentil prince du PAF, prévenant et sûr de lui. Avec sa gueule de gendre idéal, Alexandre Astier régale, depuis quatre ans, des millions de téléspectateurs en les plongeant dans l'univers truculent de Kaamelott. La série à succès de M6 met en scène les tribulations du roi Arthur et de ses chevaliers en quête du Saint-Graal. Durant trois ans, son auteur a fait marrer la France du post-20 heures en prenant la suite de Caméra Café. Désormais, la guignolerie en format court fait place à des épisodes plus longs, où se dévoilent des personnages complexes et profonds, à mille lieues des pignoufs du début. Dès les premières minutes - chronométrées - de l'entretien, on devine que le comédien, en jupette (il tourne les épisodes dans lesquels le roi n'est encore qu'un soldat romain), n'est pas un bon client pour psychanalyste. Méthodique, travailleur, équilibré, il fait partie de la catégorie de ceux qui n'éprouvent pas le besoin de se pignoler sur le sens de la vie pour avancer.

Il faut dire qu'il est plutôt gâté. Avec 4 millions de téléspectateurs au rendez-vous chaque soir, Astier avait de quoi prendre la grosse tête. Inutile, puisqu'il a fait sienne la recette confiée par un mystérieux acteur connu : «Ça va mieux depuis que j'ai une haute opinion de moi-même.» Jean Réno ? Christ