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Libération
Critique

«Gracias» à Omara Portuondo

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World. La chanteuse cubaine revient en France avec un nouvel album.
publié le 25 septembre 2008 à 9h02

Visage épargné par les rides et regard serein, Omara Portuondo est plus proche du masque japonais que de l'exubérance cubaine. Sur scène, le métier reprend le dessus et elle ne met pas longtemps à faire chanter et danser le public. «Les gens croient souvent que je fête mes 60 ans, pas mes soixante ans de carrière», nous confiait la chanteuse cet été à Vence, à l'occasion de son concert au festival les Nuits d'été. «Donc je leur explique que j'ai commencé très jeune, à 13 ans», glisse-t-elle avec une lueur de malice dans le regard. Qui aurait la muflerie de vérifier sa date de naissance verrait que le compte n'y est pas, mais Omara a l'âge qu'elle veut, sinon celui de sa voix étonnament flexible, chaude et puissante. Un prodige à, hum ! 77 ans.

Parfum. Gracias, enregistré à Cuba, dégage un indéniable parfum du Brésil. C'est le pays des producteurs, Alé Siqueira et Swami Jr. On y entend aussi O Que Sera (le Tu verras de Nougaro) que son auteur, Chico Buarque, chante avec Omara Portuondo. Ou la bossa qui ouvre le disque Yo Vi, version en espagnol de J'ai vu, de Salvador. Gracias paraît d'ailleurs quelques mois après la sortie de son album en duo avec Maria Bethânia, la diva bahianaise.

«Avec ce disque, poursuit la chanteuse, j'ai voulu faire découvrir des chansons très connues à Cuba, mais pas à l'extérieur. Je souhaitais que l'une d'elles, Lo Que Me Queda Por Vivir (Ce qui me reste à vivre), donne son titr