Jean-Louis Dumas a laissé à sa fille Sandrine et à son ami Fred Rawyler le soin de révéler son goût pour les lumières. Non celles, parisiennes, du faubourg Saint-Honoré et des kilomètres de bolduc imprimé Hermès, dont il s'est désormais éloigné, mais celles du monde qu'il a ravies avec son Leica, sa boîte noire qui ne le quitte jamais. «Mon père dessine joliment, précise Sandrine Dumas-Brekke, il a toujours sur lui sa miniboîte d'aquarelles, mais il parle peu de sa passion intime pour la photographie. Ma mère l'a toujours appelé sa danseuse.» Cadeau surprise, donc, cette exposition à la Maison européenne de la photographie (MEP), doublée d'un album où apparaît la curiosité de ce photographe amateur qui sut, pendant des années, donner à la maison Hermès sa réputation.
Cornemuses. Qu'est-ce qui l'intéresse, Jean-Louis Dumas ? Etre ailleurs. Comme il voyage, il se plaît à prendre un peu partout des photos d'une grande sobriété, parfois pâles tant il refuse de s'appuyer sur les contrastes. L'Inde, une de ses destinations fétiches, l'inspire. Etoffes, échoppes, marchés, il est toujours assez loin de son sujet, comme s'il voulait faire rentrer toute la vie dans le cadre. Mais sans écraser personne, humain, animal, végétal. Il a le souci de ne rien froisser. Tout à coup, il s'arrête à Sarila et saisit un artisan avec une roue de charrette en bois. C'est un portrait d'un gris doux, qui rappelle sa première photographie, en 1964 à la Nouvelle-Orléans, l'homme au paraplui