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Libération

J’ai le "guitar hero" qui me démange

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Jeux vidéo Après le carton du titre créé par Activision, les éditeurs s’engouffrent sur le créneau du karaoké instrumental. Une aubaine pour le lancement des nouvelles consoles de salon et pour une industrie du disque à bout de souffle.
publié le 27 septembre 2008 à 14h38

Personne n’a plus la cruauté de rappeler que les relations entre les pontes des maisons de disques et les patrons de studios de jeux vidéo n’ont pas toujours relevé de la franche camaraderie. Il y a moins d’une dizaine d’années, les premiers n’accueillaient les seconds qu’avec mépris et réticence, quand ce n’était pas d’un coup de pied dans le fondement. Ni les uns ni les autres ne pouvaient se douter qu’un beau jour, l’échelle des valeurs allait diamétralement s’inverser. Et ce jour-là, c’était hier. Car, à mesure que l’industrie du disque poursuit son inexorable naufrage, celle du jeu vidéo ne cesse de battre des records. Du coup, il devient fréquent pour ne pas dire systématique que les maisons de disques tentent de fourguer aux développeurs de jeux les morceaux de leurs poulains pour figurer dans la bande originale d’un jeu populaire. Normal, un groupe naissant a davantage de chances d’être écouté – voire apprécié – par le public du jeu vidéo que par celui du disque devenu insaisissable. Il y a quatre ans, le musicien brésilien Amon Tobin exprimait ainsi son enchantement d’avoir été choisi par Ubisoft pour signer la BO d’un de ses jeux les plus célèbres, Splinter Cell : « Avec ce jeu, ma musique sera cent fois plus écoutée qu’au travers de mes albums. » La mécanique est implacable et Steve Schnur, responsable de la filiale musique d’Electronic Arts, l’a récemment confirmé dans une interview à un site web américain : « Environ 50 % des gens de 13 à 32 ans découvrent un gr