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Libération
Interview

« La pub entre dans la course à l’audience »

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Cofondateur et dirigeant de l’agence BETC, Rémi Babinet analyse les mutations qui ont traversé son métier ces dernières années. Selon lui, l’avènement du web effacera les frontières entre information, divertissement et publicité.
publié le 27 septembre 2008 à 14h39

Rémi Babinet est l’un des dirigeants de l’agence de publicité BETC qu’il a fondée il y a treize ans avec Mercedes Erra et Eric Tong Cuong et est régulièrement primé par des prix internationaux. Dans un livre BETC Paris, il raconte à travers des chapitres habilement découpés (« vitesse », « style », « design », « surface ») les mutations qui ont traversé et secoué son métier en plus de dix ans. Pour Libération Next, il analyse la place de la pub dans un monde saturé d’images, sa réactivité grâce à Internet et ses rapports avec le monde culturel et les médias traditionnels. Quel est le changement le plus important que vous ayez constaté depuis la création de l’agence ? La numérisation a déclenché une accélération phénoménale dans nos métiers. Quand j’ai commencé, on collait et découpait les papiers, il n’y avait ni portable, ni ordinateur. On est passé de ce monde-là qui allait à une certaine vitesse et qui produisait des choses qu’on est plus capables de produire, à un monde où tout est instantané et global. La planète entière a subi cette accélération mais, dans la pub, elle a été particulièrement impressionnante. Que devient la part de la réflexion stratégique quand le temps s’accélère ? Nous faisons partie des agences de publicité qui ne font rien sans réflexion stratégique et qui continuent à prendre ce temps-là. Mais certains réfléchissent autant qu’ils interagissent, c’est ça qui est nouveau pour la publicité. Avant on réfléchissait puis on agissait. Maintenant no