Vingt-cinq. Laura Smet a 25 ans et quelque chose dans ce chiffre ne colle pas. On vient de quitter le point du rendez-vous, le joli jardin gargouillant de l’Hôtel de l’Abbaye, Paris 6e, et c’est cet âge biologique certifié, 25 ans, que l’on essaye de faire coïncider avec la personne entrevue. Dire qu’elle fait plus vieille que son âge serait pire qu’une erreur : une faute grave. Et une contre-vérité. Le corps, le visage, le sourire, l’épiderme de Laura Smet sont jeunes, frais, tendus de vie comme ceux d’une jeune femme ayant exactement son âge. Le regard, déjà, dit autre chose. Il a toujours été beaucoup plus mature. On ne connaît pratiquement pas de photos publiques de Laura Smet enfant, sa mère ayant mis un soin farouche à la préserver de l’exposition médiatique à laquelle d’évidence son génome la condamnait. Mais on prend le pari que la fillette avait déjà un regard grave, différent, mâtiné des filtres que ses trop fameux parents avaient du endurer et lui avaient transmis. La voix aussi sonne différemment : celle-ci non plus n’a pas l’air plus âgée mais plutôt d’un autre temps. Certains lui trouveront des accents presque surannés, légèrement faubouriens. C’est peut-être l’inverse : une voix trop moderne pour être comparée, une voix d’avance, la voix d’une jeune femme dans un film d’anticipation, dont l’action se passe dans trois mille ans, lorsque l’humanité ne sera plus composée que d’enfants célèbres de parents célèbres. Syndrome aristocratique. On ne peut pas évacuer c
Laura Smet, borderline
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par Olivier Seguret
publié le 27 septembre 2008 à 14h38
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