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Libération
Interview

« La voiture zéro CO2 devra être populaire »

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Chargé de la prospective chez Nissan, François Bancon croit à l’avènement de la voiture électrique. Français longtemps expatrié aux Etats-Unis et au Japon, il voit évoluer le rapport de nos contemporains avec l’automobile sur les plans économique et écologique
publié le 25 octobre 2008 à 18h29

La hausse du prix du pétrole et la prise de conscience écologique sont en train de modifier en profondeur notre rapport à l’automobile. François Bancon, responsable de la stratégie et du développement chez Nissan, raconte la naissance du marché des « green cars » en Californie. Il explique comment les barrières mentales sont en train de tomber sur ce sujet aux Etats-Unis et en Europe. Partisan de la voiture à zéro émission de CO2, il a lancé le projet d’un véhicule tout électrique qui sera commercialisé dans deux ans. Qu’est-ce qui a modifié la mentalité des Américains vis-à-vis de la voiture ? Ce ne sont pas « les Américains » dans leur ensemble. Les prises de conscience, comme souvent aux Etats-Unis, sont passées par des régulations, comme les lois californiennes (« la California Global Warning Solution »). Pourquoi la Californie ? D’abord parce que c’est l’Etat le plus riche des Etats-Unis. Mais surtout, la Californie se vit toujours comme un peu menacée, à cause du risque de tremblement de terre, notamment. Ce sentiment que le monde n’est pas aussi stable à long terme qu’on veut bien le penser rend cette région plus sensible aux éléments naturels. Mais il est clair que les classes riches américaines, celles qui portent la consommation, ont commencé à s’interroger là-dessus via l’indépendance énergétique. La guerre en Irak, et tous les phénomènes liés à l’approvisionnement énergétique, ont accru cette sensibilité. Les gens se disaient : « On est en train de dépendre d’a