C’est un cas à part dans le monde de la mode. Tellement à part qu’il est inconnu ou presque du grand public. Pourtant le couturier Martin Margiela est de la trempe d’un Saint Laurent ou d’un Lacroix mais dans un tout autre genre : minimal, déconstruit, volontairement paupériste. Encensé par ses pairs qui louent son regard visionnaire, Martin Margiela fête les vingt ans de sa maison. C’est en 1988, que cet ancien assistant de Gaultier, formé à l’intransigeante Académie des Beaux-Arts d’Anvers, crée sa propre marque. Cette même année, il décide de ne plus montrer son visage alors que, dix ans plus tard, les Tom Ford et John Galliano ne quitteront plus la lumière des podiums. Pas de salut à la fin des défilés, pas d’interview dans la presse, plus d’existence publique. Martin Margiela laisse place à la Maison Martin Margiela (MMM), une équipe de 80 personnes portant tous blouse blanche, signe de travail collectif. En vingt ans, MMM a pris le contre-pied des grands noms du luxe. Quand la tendance aligne fourrure et croco, MMM travaille les matériaux pauvres. Quand les marques font claquer leurs noms sur sacs et ceintures, MMM choisit une étiquette toute blanche, lançant le no logo bien avant l’heure. Quand la tendance impose chaque saison coupes et couleurs, MMM ne cesse de bidouiller la matière pour obtenir, comme dans un laboratoire de savants fous, de nouvelles propriétés du vêtement. Mais jamais, la maison n’oublie les canons de l’élégance. Tel un alchimiste, Margiela conjug
Le mystère Martin Margiela
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par Cécile Daumas
publié le 25 octobre 2008 à 18h29
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