Des chevaux, des yourtes, des steppes et des nomades à la peau tannée. Ce sont les clichés avec lesquels le monde occidental se représente la Mongolie. On ne sait rien où presque de ce pays où l’inflation a été de 26 % entre mars 2007 et 2008 et où un tiers de la population vit toujours avec moins de 1,30 euro par jour. Pas plus que d’Oulan-Bator, sa capitale industrieuse. D’ailleurs, les nombreux touristes qui viennent goûter à la vie sauvage des immenses plaines orientales ne s’y arrêtent que quelques heures avant d’être pris en charge par les tour operators. Damien Le Neuthiec a passé deux mois à photographier l’envers du décor mongol : Oulan-Bator, ville d’un million d’habitants dont la périphérie grossit d’année en année, à cause des bidonvilles où atterrissent les anciens nomades sédentarisés. A l’intérieur de cette cité grise, la jeunesse urbaine, fatiguée des clichés sur la Mongolie, trompe son ennui devant des ordinateurs. Elle télécharge de la musique, scrute dans les moindres détails les dernières vidéos des groupes de rap américains ou des rockers anglais. Les salles de jeu en ligne fleurissent aussi partout. Pour ce qui est de la mode, les Mongols bricolent avec ce qu’ils trouvent dans le fatras des importations chinoises. « Ce qui est vraiment curieux, explique le photographe, c’est que tous rêvent de devenir musiciens, graphistes, designers. » Précisons qu’Oulan-Bator ne compte qu’une seule salle de cinéma. Entre l’unique bar fréquenté, l’Irish pub Grand Can e
Reportage
Rock’n’ Mongols
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par Olivier Wicker
publié le 25 octobre 2008 à 18h29
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