Menu
Libération
Critique

Bloc Party, la rage intérieure

Article réservé aux abonnés
Rock. Après une mise en ligne d’«Intimacy» au mois d’août, le groupe anglais sort dans les bacs ce troisième album postpunk.
publié le 29 octobre 2008 à 6h51

Il y a d'abord eu ce postpunk incisif terriblement dansant, puis une espèce de grandeur romantique plombée conférant à Bloc Party une aura internationale. Après Silent Alarm et A Week-End in the City, Intimacy emprunte à l'esthétique punk des années 1970 son urgence et une certaine rage féconde.

Rupture. Ce troisième album se veut compact, presque agressif. D'autant plus curieux quand on sait que Intimacy résulte d'une rupture amoureuse fiévreuse. Plutôt que d'usiter une tournure mélancolique généralement préférée pour illustrer la fin d'une histoire, Kele Okereke, chanteur et leader de Bloc Party, aime mieux tenter de mettre à nu les extrêmes amoureux, intensifiant l'émotion à grand renfort de guitares criantes. «Intimacy ne représente pas seulement la décadence d'une relation qui m'a été difficile, confie-t-il, mais il célèbre aussi ce côté électrisant des premiers émois. En écrivant ce disque, je pensais à quel point les relations sont fragiles, délicates. Avec toute la rage qui en résulte quand ça ne marche plus.» Une rage retranscrite dans des paroles pour le moins crues, qui flirtent avec l'aplomb des jours heureux («J'adore mon état d'esprit/ Quand je te baise») et l'insécurité découlant de la rupture («Je suis assis à Soho, essayant de rester ivre») ; mais également un débordement sonore à l'image du single Mercury, qui s'ouvre et s'achève sur une frénésie de percussions et de cuivres, se faisant marche li