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Flic Fiac

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Censure. Vendredi à la Foire d’art contemporain au Grand Palais, des policiers ont décroché les œuvres de l’artiste russe Oleg Kulik qui explore la frontière entre  humanité et animalité.
publié le 29 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 29 octobre 2008 à 6h51)

Les visiteurs de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac), qui a fermé ses portes dimanche dernier à Paris, auront eu peu de temps pour voir les œuvres de l’artiste plasticien Oleg Kulik (né en 1961), un des plus fameux acteurs de la nouvelle avant-garde russe. Vendredi 24 octobre, le lendemain de l’ouverture de la Fiac au public, des policiers en civil sont en effet intervenu vers 17 heures au Grand Palais pour procéder au décrochage d’une partie de l’installation de Kulik que la galerie moscovite XL proposait à la vente sur son stand. La police agissait sur demande du parquet de Paris, s’appuyant sur l’article 227-4 du code pénal relatif à la diffusion d’images à caractère violent ou pornographique susceptibles d’être vues par des mineurs.

«Délit». Qu'est-ce donc qui justifiait une intervention policière aussi exceptionnelle que spectaculaire ? Un mur d'environ 3 m 50 de hauteur, collage de photographies de certaines des performances antérieures de Kulik, augmentée d'une vidéo où l'artiste expliquait sa démarche. Kulik en laisse, Kulik aboyant, Kulik en chien. Rien que d'ordinaire pour cet artiste qui a fait des frontières entre l'animalité et l'humanité l'essentiel de son travail. Par exemple dans sa série Nouveau Paradis (2001), où il met en scène l'image de corps humains nus superposés à des photos d'animaux empaillés. Kulik déclare à l'envi, en autre Diogène : «Je n'ai jamais été un homme. En effet être un homme exige l'exclusion d