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Libération
Critique

Lâcher de 400 bombes à Paris

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Street art. Artistes-grapheurs et peintres investissent la Maison des Métallos.
publié le 29 octobre 2008 à 6h51

Quatre cents millilitres : la contenance standard des bombes aérosols européennes. L’outil est indissociable de la culture graffiti. Plus facile à transporter qu’un pot de peinture, rapide à dégainer, efficace, la bombe (originellement destinée à la peinture automobile) est parfaitement adaptée aux interventions clandestines dans l’espace urbain.

400 ml, c'est également le titre et le support de la collection réalisée par Gautier Jourdain, passionné d'art contemporain, qui a invité 400 artistesgrapheurs à customiser la bombe, emblème de l'art de la rue - même si la palette d'outils est aujourd'hui bien plus vaste, de la craie au sticker en passant par le L.A.S.E.R Tag du Graffiti Research Lab, pionner de l'electro-graf.

Historiques. Les 400 bombes sont exposées à la Maison des Métallos et font l'objet d'un livre de photos. Parmi ceux qui se sont pliés au jeu, des historiques du graffiti parisien, comme les peintres de rue Jean Faucheur, Jérôme Mesnager (et son personnage blanc) Speedy Graphito, les pochoiristes Miss. Tic et Jef Aérosol, mais également des artistes post-graffiti comme Zevs, L'Atlas, M. Chat, Mambo, Sun7 ou Alëxone, qui signe la couverture de l'ouvrage, ainsi qu'une tripotée d'artistes internationaux (du Chili au Japon, d'Iran à la Bosnie-Herzégovine…).

Support d'expression de styles graphiques éclectiques, la bombe fait également l'objet ici de multiples détournements humoristiques, poétiques et politiques. Elle devient sculpture, bonbonne d