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Libération

Clash culture à Pékin

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En proposant à vingt-deux artistes chinois de réinterpréter ses codes, Dior renforce les liens qui unissent déjà la mode et l’art. L’exposition ouverte avec faste à Pékin montre le choc de deux cultures, entre fascination et répulsion. Au sortir du bâtiment industriel qui accueille l’événement, l’actrice Mylène Jampanoï, égérie de la marque pour l’Asie et future Bambou dans le film que Joann Sfar consacrera à Gainsbourg, s’offre une balade dans la cité du chaos.
publié le 6 décembre 2008 à 14h39

Que Bernard Arnault, patron du groupe LVMH et l’un des plus importants collectionneurs d’art au monde, commissionne, à Pékin, une exposition de vingt-deux artistes chinois réinterprétant la marque Christian Dior pouvait laisser craindre une révérence un peu molle. Qu’au vernissage et dîner de gala, le 15 novembre dans le magnifique bâtiment postindustriel de l’Ucca (Ullens Center for Contemporary Art), étaient attendues plus de 350 personnes dont une armada d’égéries Dior (Charlize Theron, Marion Cotillard, Eva Green, Mylène Jampanoï) et de people asiatiques (dont Maggie Cheung), renforçait la suspicion : qu’allait-on voir exactement, une gigantesque opération de communication ou quelque chose de vraiment excitant ? Les deux. Lancée au printemps par Bernard Arnault (lire encadré), ce dernier confiant à Next que son envie était née après l’acquisition du Géant de Zhang Huan, l’exposition fut pendant ses mois de gestation supervisée par Jérôme Sans, l’ancien directeur du Palais de Tokyo et nouveau responsable de l’Ucca. Une course contre la montre d’autant que les artistes ne connaissaient parfois de la griffe que son nom – symbole, en Chine, du luxe à la française. Initiés en accéléré à l’univers Dior, ils se sont emparés chacun d’une des facettes de la marque – le logo, l’atelier, Christian Dior, les mannequins, John Galliano, etc. – pour créer autant d’œuvres d’art. Ancienne usine aménagée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, l’Ucca, l’un des seuls musées privés de Chine