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Cooking nanas

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Descendantes de lignées culinaires de part et d’autre des Pyrénées, Anne-Sophie Pic et Inés Ortega publient chacune un recueil de recettes qui remettent à l’honneur une cuisine ménagère et réalisable. Portraits croisés de deux «cousines» qui se rejoignent sans se connaître.
publié le 6 décembre 2008 à 14h39

Femmes chefs et filles de ... Cela aurait pu faire beaucoup de handicaps dans un monde macho et souvent épris de jalousie pour Anne-Sophie Pic la Française et Inés Ortega l’Espagnole. A quelques centaines de kilomètres et quelques années de distance, elles vivent pourtant sans dommage apparent leur condition de purs produits de la filiation en cuisine. André Pic, le grand-père d’Anne-Sophie, ouvrit sa première auberge en 1934. Son fils Jacques reprit le flambeau étoilé à Valence en 1973. Un an auparavant, Simone Ortega écrivait à Madrid son premier livre de cuisine. 1080 Recettes allait devenir le plus colossal succès de l’édition culinaire ibérique avec plus de deux millions d’exemplaires vendus à ce jour. Anne-Sophie et Inés ne se connaissent pas. Elles se rejoignent pourtant souvent dans leurs souvenirs d’enfance rivés aux fourneaux. « Ma mère était française née à Barcelone d’un père industriel, explique Inés Ortega dans un français plus que parfait. Elle adorait la cuisine, possédait déjà deux cahiers de recettes de sa grand-mère originaire de Bourgogne et passait son temps derrière les fourneaux. » La petite Inés aimait par-dessus tout la mousse au chocolat de sa maman mais aussi toutes les manières de préparer les riz et la paella. « Elle ne cuisinait pas tous les jours car on avait la chance d’avoir une cuisinière, mais elle me montrait chaque fois ses nouvelles idées de recettes. C’est mon père, éditeur, qui a convaincu ma mère de publier son premier livre. » Anne-S