Il y eut la phrase que Coco Chanel lança dans les années 20 à son collaborateur Ernest Beaux, « Je veux un parfum de femme à l’odeur de femme » - le résultat étant l’immarcescible No 5, qui se classe toujours parmi les meilleures ventes dans le monde entier. Et il y a ces mots de Patrick Süskind, l’auteur du livre Le Parfum, histoire d’un meurtrier, qui semblent lui répondre des décennies plus tard : « Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs. » Le plus mystérieux de nos cinq sens est pourtant sollicité, et plus que jamais en ces mois de décembre où la parfumerie réalise plus du quart de son chiffre d’affaires annuel, par une profusion de nouvelles fragrances, plusieurs centaines en 2008, qui côtoient des dizaines de classiques, comme No 5, Eau Sauvage ou Angel. Marché. Saturation ? Tous les professionnels rencontrés par Next le disent. De Jacques Polge, le « nez » de Chanel, à Rodrigo Florès-Roux, qui officie chez Givaudan, de Christian Astuguevieille, directeur artistique des fragrances Comme des Garçons, à Christophe de Lataillade, directeur de la création chez Mugler, d’Octavian Coifan, blogueur inspiré, à Olivier Monteil, directeur de la communication « parfums » chez Hermès ; ce dernier allant jusqu’à préciser : « Il y a beaucoup plus de lancements que ne peut en absorber le marché. » Mais le marché est un ogre : chaque jour en France s’écoulent 143 000 flacons de parfums. Selon la Febea (Fédération des entreprises de la beauté, qui rassemble la quas
Enquête
Parfum, les règles du jus
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publié le 6 décembre 2008 à 14h39
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