(Envoyés spéciaux à Séoul) Rendez-vous à Hongdae, dans le quartier de l’université de Hongik, on attend la Vjette Ari Kim qui va nous introduire au Banana Velvet. Il pleuviote. La nuit a sacrifié aux dieux du néon et des LED (light emitting diodes), ces minuscules points de lumière qui composent des panneaux publicitaires animés comme dans Blade Runner. La Corée n’entend plus être le pays du Matin calme, ou alors il faut entendre par cette quiétude matutinale la torpeur imbibée à laquelle aboutit un trek au bout de la nuit. « Hi Seoul ! », « Salut Séoul ! », le slogan dont s’est dotée la ville, désignée capitale mondiale du design pour 2010, sonne à nos oreilles plutôt comme « Bonjour ivresse ! ». Vitrine policée. La mégalopole en expansion a beau faire pousser des architectures folles comme le Loop (ou Alternative Space Loop), un espace d’avant-garde à Seokyo-dong, ouvrir des promenades le long du canal à Myeong-dong, essaimer de l’art contemporain un peu partout : par-ci un Claes Oldenburg, par-là une titanesque installation de lumière évolutive dans le parc de Namsan, Electronic Fire, « l’anneau de feu » d’Alexandre Kolinka, cosignée Félicie d’Estienne d’Orves, ça c’est la vitrine high-tech et policée que veut bien nous montrer la municipalité. L’énergie de Séoul déborde la carte postale… Eteignez les bureaux ! Quand le gris matou du conformisme est parti, les souris de la night dansent. Ari Kim, alias VJ Spy, surgit. On la suit à travers les méandres du district étudia
Séoul bonjour ivresse
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par Sean James ROSE
publié le 6 décembre 2008 à 14h39
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