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Analyse

Des éditeurs unis pour la «bibliodiversité»

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Livres. Regroupant 80 maisons de 45 pays, l’Alliance des éditeurs indépendants promeut des auteurs du Sud et adapte le prix des ouvrages.
publié le 24 décembre 2008 à 6h52

Les prix Renaudot et Goncourt, décernés à l'automne 2008 au Guinéen Tierno Monénembo pour le Roi de Kahel (Seuil) et à l'afghan Atiq Rahimi pour Syngué Sabour (P.O.L), ont propulsé ces auteurs sur la scène internationale. En aurait-il été de même s'ils avaient été publiés dans leur propre pays ? A l'évidence, non. C'est pourquoi l'Alliance des éditeurs indépendants se serre les coudes pour faire entendre les voix et les ouvrages des maisons d'édition du Sud. En Amérique latine, en Afrique, en Asie, l'édition peine à s'émanciper. Les auteurs du Sud, irrésistiblement attirés par les maisons d'édition occidentales, s'échappent vers le Nord. Une fois édités, leurs écrits reviennent au pays à des prix inabordables.

«Fagot». De leur côté, les éditeurs locaux ne peuvent promettre aux écrivains la reconnaissance que leur garantissent les prestigieuses institutions occidentales. «S'il est facile de briser une branche, il est plus difficile de rompre un fagot», peut-on lire sur le site de l'Alliance des éditeurs indépendants (1), fondée en 2002 par des professionnels du livre. Installée à Paris, cette association, qui réunit 80 éditeurs de 45 pays, soutient le travail des maisons indépendantes en favorisant les coéditions Nord-Sud, mais également Sud-Sud. Mutualisant leurs compétences, ils parviennent à alléger les coûts d'édition d'un livre pour finalement adapter le prix de vente en fonction des pays. Ainsi, un livre vendu 15 euros en France en coûtera 8 a