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Analyse

L’expo Jeff Koons couronnée au château de Versailles

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Le tribunal administratif a débouté mercredi le «descendant direct» de Louis XIV qui portait plainte pour «profanation» et «pornographie».
publié le 26 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 26 décembre 2008 à 6h51)

Ce n'était pas encore l'appel de Clermont (1), mais pas loin. Posant en représentant moral de Louis XIV en tant que «descendant direct», le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme a demandé l'interdiction de l'exposition «pornographique» de Jeff Koons défigurant, selon lui, le château de Versailles. Mercredi soir, le tribunal administratif de Versailles, dans une décision fortement motivée, lui a récusé toute légitimité. Le juge des référés a notamment estimé que «l'exposition ne portait pas atteinte au respect de la vie privée et familiale des visiteurs et de leurs enfants». Président de l'établissement et promoteur de cette exposition qui fit grand bruit, Jean-Jacques Aillagon s'est félicité d'une décision qui renvoie les roitelets sinon à la guillotine, du moins aux oubliettes de l'Histoire. «Admettre un droit de regard des familles royales ou aristocratiques sur le patrimoine serait revenu à proclamer que la Révolution n'a pas eu lieu», nous a-t-il déclaré.

Pin-up. Oubliant combien le château et le parc avaient été d'abord un lieu de plaisirs et de libertinage, Charles-Emmanuel avait engagé un recours pour «profanation» d'un lieu sacré et «atteinte au respect des morts», requérant un tribunal de la République de reconnaître «le droit immémorial au respect de ses aïeux, sans profanation de ses ancêtres», et «le droit d'accéder à la connaissance du patrimoine sans contrainte pornographique»