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Chantilly, domaine des possibles

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Patrimoine. Malgré l’apport financier de l’Aga Khan en 2005, la restauration s’essouffle.
publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

Résumons abruptement la situation : une lointaine ramification de l’islam chiite, l’ismaélisme, est en train de sortir l’Académie française d’un redoutable bourbier. Plus exactement, Son Altesse le prince Karim Aga Khan, chef spirituel des Ismaéliens, a entrepris d’aider l’Institut de France, maison-mère des académies, à sauver le joyau de son patrimoine immobilier : le domaine de Chantilly (Oise), dont parc, châteaux et écuries ont besoin de sacrés travaux. Estimation : 180 millions d’euros sur vingt ans.

Négoce. En 2005, grâce à un statut taillé sur mesure par les pouvoirs publics, l'Aga Khan créait la toute première fondation française à durée limitée, acceptant d'y injecter 40 millions d'euros, pour autant que la sphère publique (Etat, région, département) y mette 30 millions de son côté. Principe de ce négoce à 70 millions : le prince Karim (dont la résidence, les écuries de course et l'administration centrale sont installés aux portes de Chantilly) prenait les rênes d'une fondation destinée à restaurer le domaine et lui rendre sa viabilité économique en vingt ans, aux termes desquels le domaine retournera à l'Institut de France, son propriétaire.

Trois ans plus tard, le bilan est en demi-teinte. Les travaux avancent bien. L’an dernier, le joli hameau du parc (prototype de celui de Versailles) a repris vie, les canaux du parc ont été curés et consolidés. En avril, les parterres créés par Le Nôtre seront réouverts avec jets et fontaines comme aux plus beau