Une dizaine de boîtes cylindriques blanches trônent dans l'entrée de cet appartement avec terrasse situé à un jet de pierres des Champs Elysée. «Des vitamines que je fais venir de Hollande», précise la locataire des lieux qui revendique l'artifice comme l'un des beaux-arts féminin. Journaliste de mode au Figaro, cette longue blonde (1,80 m) joue à fond le rituel fashion avec ses bottines aux talons assassins, ses jambes interminables enserrées dans des leggings noirs.
Bises et politesses aux puissances invitantes, Virginie Mouzat tient son rang aux défilés. Le premier. «Les PDG des grandes maisons et les créateurs sont à ses pieds parce qu'elle sent ce que vont acheter les clientes», explique Jean-Jacques Picart, conseiller en mode. Tout juste aux abords des podiums, ses voisins détectent-ils une froideur assez majestueuse qui tiendrait n'importe qui à distance. Explication d'un proche : «Virginie sait très bien fabriquer son propre artefact.»
«C'est un théâtre, rien de plus, il suffit de réussir son entrée», explique-t-elle entre une cigarette et un verre de vin blanc néo-zélandais. Le petit théâtre de la mode risque d'être un tantinet secoué à la lecture de son premier roman La femme sans qualités.«Encore faudrait-il qu'ils lisent», répond-elle sans mépris mais sans illusion non plus. Dans ce livre, elle décrit d'une écriture sèche, urgente le trajet d'une femme, «née sans ovaires et à l'utérus de petite fille». Le personnage, qu'on peut lire comme