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Critique

La Pietra précieux

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Architecture. Exposition à Orléans des installations d’une figure du radicalisme italien des années 70, aux recherches toujours d’actualité.
publié le 19 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 février 2009 à 6h52)

Quand on découvre l'exposition «Habiter la Cité» à Orléans, une image s'impose, celle de l'affiche. En 1970, Ugo La Pietra, moustache et cheveux très noirs, lévite au milieu de la chaussée d'une ville grise, adossé à un plan incliné, dit «Commutateur». Une position qui permet à l'observateur de voir la cité «sous un autre angle». Cette performance amusante résume la démarche d'Ugo La Pietra, qui n'a eu de cesse de critiquer l'espace urbain pour se le réapproprier, en dénoncer la violence mais aussi en retrouver les richesses vernaculaires, grâce à des «systèmes déséquilibrants».

Symbiose. Né en 1938, diplômé du Politecnico de Milan, le jeune architecte La Pietra, à l'aube des années 70, est aussi artiste, membre du groupe de peintres Cenobio, mais aussi designer, cinéaste et homme de revues. Il n'est pas le plus célèbre du mouvement radical italien des années 60-70, dont Ettore Sottsass ou Andrea Branzi ont animé la partie la plus visible à la rubrique «contre-design». Mais l'exposition d'Orléans permet de se demander si La Pietra le décalé n'aurait pas été en amont de ce mouvement révolutionnaire. Il raconte : «A la différence des architectes radicaux de Florence, proches du Pop Art venu des États-Unis, nous étions plus conceptuels et surtout en symbiose avec l'Arte povera italien.» C'est là l'esprit du courant Global Tools, fondé en 1973, auquel il participe.

De dessins en films, de photos montages en objets, «Habiter la ville» rac