«Qu’y a-t-il de mal à tirer bénéfice des circonstances ? » Cette immense pancarte de bienvenue qui aiguille vers le duty free les voyageurs venant d’atterrir à Reykjavik, donne le ton. En Islande, pendant la crise, autant oublier ses scrupules. Cynisme ou humour local ? Les Islandais détournent les yeux. « Ça fait mal », confie un grand blond, passager du vol Paris-Reykjavik. De fait, pour un étranger, l’île n’a jamais été aussi « abordable ». Fini le temps où ceux qui partaient découvrir la nature islandaise garnissaient leur sac à dos d’un stock de Bolino. Aujourd’hui, la couronne a perdu 50 % de sa valeur. Ça ne rend pas riche pour autant, ça rééquilibre simplement le pouvoir d’achat. Sur cette île où l’on importe quasiment tout, l’inflation a bondi de 18 %. Les Islandais sont pris à la gorge. Et les touristes, calculette en main, hésitent à débrider totalement leur porte-monnaie. Tournée des bars. Ce n’est pourtant pas faute d’encouragement. La compagnie locale Iceland Express met d’ailleurs en avant un nouveau concept marketing : le « shopping-tourism » et propose les services d’un « personal shopper ». Tout un programme. Au duty free, la caissière invite à prendre deux bouteilles de champagne supplémentaires : « Vous avez légalement droit à quatre. » Elle ne pousse pas au crime, elle connaît la bonne descente de ses concitoyens. Et leur faible pour le champagne qu’ils s’autorisaient déjà rarement avant la crise, débouchant à chaque occasion festive du Cava, un mousseux
Islande, l’effet crise cool
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publié le 28 février 2009 à 17h27
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