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Libération

Islande, l’effet crise cool

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Le pays est en faillite, la monnaie a perdu 50 % de sa valeur, mais les îliens, eux, refusent de se laisser abattre. En jouant sur les attraits d’un pays où tout est bradé, ils tentent d’attirer les touristes. Avec beaucoup d’humour et un peu de cynisme.
publié le 28 février 2009 à 17h27

«Qu’y a-t-il de mal à tirer bénéfice des circonstances ? » Cette immense pancarte de bienvenue qui aiguille vers le duty free les voyageurs venant d’atterrir à Reykjavik, donne le ton. En Islande, pendant la crise, autant oublier ses scrupules. Cynisme ou humour local ? Les Islandais détournent les yeux. « Ça fait mal », confie un grand blond, passager du vol Paris-Reykjavik. De fait, pour un étranger, l’île n’a jamais été aussi « abordable ». Fini le temps où ceux qui partaient découvrir la nature islandaise garnissaient leur sac à dos d’un stock de Bolino. Aujourd’hui, la couronne a perdu 50 % de sa valeur. Ça ne rend pas riche pour autant, ça rééquilibre simplement le pouvoir d’achat. Sur cette île où l’on importe quasiment tout, l’inflation a bondi de 18 %. Les Islandais sont pris à la gorge. Et les touristes, calculette en main, hésitent à débrider totalement leur porte-monnaie. Tournée des bars. Ce n’est pourtant pas faute d’encouragement. La compagnie locale Iceland Express met d’ailleurs en avant un nouveau concept marketing : le « shopping-tourism » et propose les services d’un « personal shopper ». Tout un programme. Au duty free, la caissière invite à prendre deux bouteilles de champagne supplémentaires : « Vous avez légalement droit à quatre. » Elle ne pousse pas au crime, elle connaît la bonne descente de ses concitoyens. Et leur faible pour le champagne qu’ils s’autorisaient déjà rarement avant la crise, débouchant à chaque occasion festive du Cava, un mousseux