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Libération

La fausse bataille de Ronchamp

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publié le 28 février 2009 à 17h27

Depuis 1955, la Chapelle Notre-Dame-du-Haut, une des œuvres les plus célèbres de Le Corbusier, règne sur la colline de Ronchamp (Haute-Saône) et reçoit 90 000 visiteurs par an. Il y a deux ans, douze sœurs clarisses ont sollicité Renzo Piano et le paysagiste Michel Corajoud pour imaginer sur cette colline un ensemble de petits édifices légers, invisibles depuis la Chapelle et hors du périmètre de classement éventuel par l’Unesco, Ronchamp est candidate à ce classement pour 2009. « J’ai accepté ce projet, explique Renzo Piano, car cette demande des clarisses, était soutenue par le fils du ministre Eugène Claudius-Petit qui avait travaillé avec Le Corbusier, et Jean-François Mathey, le fils de François Mathey qui fut à l’initiative de la chapelle de Ronchamp. » Le ministère de la Culture donne un avis favorable. Mais la Fondation Le Corbusier s’élève contre ce projet qui viderait la colline de sa spiritualité. On reproche à Piano de « dissimuler », à Corajoud de « trop planter ». Pétitions, insultes, la polémique, particulièrement sur le Net, est violente (souvent anonyme) sans lancer de vrai débat. « J’aime le débat, même irritant, répond Piano. Je sais écouter, mais écouter, ce n’est pas n’est pas obéir. Les permis de construire sont là. Le chantier est en cours depuis novembre 2008, on le fait ! J’ai toujours aimé visiter Ronchamp. Le Corbusier est un laïc qui a su créer la méditation. Moi, qui suis aussi un laïc, sans me mesurer à Le Corbusier, j’ai eu la réaction de faire