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Mirwais & Yasmine, notes arabiques

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Lui a connu la consécration avec Madonna. Elle vient de la scène trip-hop libanaise. Lui a des origines afghane et italienne mais une culture française. Elle, née dans la guerre, est une globe-trotteuse du Golfe. Ensemble, le producteur electro Mirwais et la chanteuse Yasmine Hamdan font entrer la langue arabe dans la musique du XXIe siècle.
publié le 28 février 2009 à 17h26

En trente ans de carrière, Mirwais Ahmadzaï aura tout connu : les débuts du punk rock en France au sein du groupe Taxi Girl, les débuts du hip-hop, de la musique électronique avec la French Touch, la consécration mondiale avec Music et American Life de la reine de la pop, Madonna, les B.O. De films, de téléfilms… Mais le producteur français n’a pas encore fini d’explorer les méandres de son cerveau, et la richesse de la pop culture mondiale. De père afghan et de mère italienne, Mirwais, 48 ans, qui se dit volontiers de culture française, a pour obsession du moment de se reconnecter avec ses racines orientales et de donner une image du monde arabe qui soit plus conforme à la réalité, au-delà des babouches et des super-terroristes du Hezbollah ou du Hamas. Avec Y.A.S, le disque à sortir en avril, qu’il produit pour et avec la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan, il veut écrire « un manifeste esthétique » à l’adresse de l’occident et de l’orient : « Il y avait longtemps que je voulais faire un album moderne où la langue arabe serait au centre, raconte-t-il attablé au café de Flore à Paris, avec une musique qui ne soit pas orientale. J’avais fait quelques essais, mais ça ne correspondait pas à ce que j’avais en tête. Je voulais faire quelque chose qui ne soit pas kitsch, qui ne puisse pas être classé dans la world music. Je déteste ce mot, inventé par des blancs à Paris, d’ailleurs. L’idée, c’est : comment faire quelque chose de moderne, de crédible au sens de la pop culture ? On