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Critique

Sixun, la fusion sans limite

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Jazz. Plus métissé que jamais, le groupe étoffé revient en force et en tournée avec «Palabre».
publié le 28 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 février 2009 à 6h51)

Chaque groupe digne de ce nom se fonde sur un mythe originel. Pour Sixun, star du jazz fusion français des années 80-90, l’origine c’est une première jam à l’automne 1984, où pour la première fois Paco Sery, le batteur ivoirien, Jean-Pierre Como le pianiste parisien et Michel Alibo, le bassiste antillais, firent le bœuf avec le guitariste marseillais Louis Winsberg et le saxophoniste charentais Alain Debiossat dans un club du quartier Châtelet à Paris, le Caf’Conc’.

Il y eut ce soir-là un miracle, celui de la rencontre de cinq talents (et cinq énergies) parfaitement en harmonie. A la deuxième rencontre, devant une salle comble, les cinq lascars improvisèrent pendant trois heures sur seulement quatre thèmes, et la légende était lancée. Tout naturellement. Leur séparation en 1998 se fit sans heurt non plus, ils restèrent amis, chacun étant sur d’autres projets.

Bloc d'énergie. Entre ces deux dates, une saga incroyable, mondiale : huit albums mythiques eux aussi, et surtout une musique métissée joyeuse, un bloc d'énergie communicative, une pêche d'enfer sur scène, une générosité sans faille. Et toujours, la marque de fabrique des origines: une capacité d'improvisation collective quasi fusionnelle, apparue dès leur rencontre.

Vingt-cinq ans plus tard, avec un nouveau sixième membre de l'équipe, le percusionniste - depuis 2005, c'est Stéphane Edouard, Parisien d'origine tamoule - ils reviennent sans nostalgie, tant leur métissage s'est enrichi au fil des ans. Leur