(envoyés spéciaux à Los Angeles) Le ton est celui de la conversation de bureau. Cesar Garcia, 37 ans, finit d’enfiler un immense pantalon Dickies bleu marine sous l’œil de son collègue Mike Manzo. « Dans ce genre de fute, on faisait un gros trou en bas de la poche pour transporter un fusil à canon scié », lâche-t-il badin. Mike acquiesce en expert, puis s’enquiert : « Vous sciiez aussi les .22 Long Rifle, non ? » Eclat de rire général. Tatouages en lettrage gothique, crânes rasés de près, fines moustaches, style baggy aux plis soigneusement marqués, ces gangsters latinos-là ont toujours l’attitude. Pourtant, ils ne feraient plus de mal à une mouche aujourd’hui. La violence, le deal, la taule, bref, le gang-banging dans leur quartier de Los Angeles, terminé, pour de bon. Un trait final qu’ils ont pu tirer en grande partie grâce à Manny Jimenez. A 36 ans, lui aussi est réformé de « la vida loca » et ne tient pas tellement à divulguer à quel gang il était affilié, précisant juste avoir grandi « dans South-East LA ». Il en a gardé quelques séquelles. Au moindre bruit, il jette de rapides coups d’œil alentour, un vieux réflexe qui le poursuit dans sa retraite. Depuis 2003, il s’est fait un nom à Hollywood grâce à sa petite agence de casting, Suspect Entertainment. Signe particulier : Suspect se spécialise dans le vrai gang-banger latino, qui n’a pas besoin de rentrer dans un personnage, ni de se barder de tatouages bidons. Sur les dix-huit acteurs que manage Manny aujourd’hui, la
Usual suspects
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publié le 28 février 2009 à 17h26
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