Menu
Libération

Ces femmes nous regardent…»

Article réservé aux abonnés
publié le 7 mars 2009 à 6h53

C'est lorsqu'ils sont descendus au centre-ville que les habitants du bidonville de Providencia à Rio ont vu que quelque chose avait changé. Les photos immenses collées sur leur maison par le photographe venu de Paris donnait une autre vision de leur favela. «Ça se voit d'en bas, les gens nous en parlaient. Pour la première fois, on était fiers de vivre à Providencia», ont-ils raconté à JR, photographe de rue anonyme sans nom ni prénom. Providencia a le douteux privilège d'avoir été la première favela du Brésil et est aujourd'hui connue pour ses meurtres et ses trafics de drogue. Le projet «Women» autofinancé par JR, que Libération a accompagné toute une année a emmené le photographe et son équipe au Liberia, au Sierra Leone, au Kenya, au Cambodge et en Inde. Nous avons choisi de montrer ses travaux à l'occasion de la Journée de la femme, ce 8 mars.

Ces célébrations qui ne durent qu'un jour sont toujours suspectes. Mais pour JR, «les femmes permettent de voir un pays et où en est le monde. Ce sont les piliers de la société. Elles surmontent des situations terribles, ce sont toujours les premières victimes, elles sont les thermomètres du monde.»

JR a 25 ans et ne veut pas «sauver le monde mais reculer les limites de l'art et l'emmener là où il n'existe pas». Il va dans des lieux médiatisés comme Providencia ou Kibera le bidonville de Nairobi d'où sont partis les émeutes l'an dernier. «Quand on débarque, les gens ne comprennent pas ce