Georges Feydeau a 25 ans quand les Fiancés de Loches sont créés, le 27 septembre 1888. Le journal des Goncourt note : «Oh ! Manger le derrière d'une jeune femme, qui serait comme un fruit frais tiédi par le soleil !»Mais celui de sa maîtresse, Michette, n'intéresse plus Saint-Galmier. Il la fuit, il ment, il va se marier avec une autre. Michette le croit colonel, il dirige un asile psychiatrique baptisé le «Louvre hydrothérapique». C'est pour recruter un «doucheur» et trois domestiques qu'il entre dans l'agence de placement.
Patients. Il y tombe sur Michette, qui le croyait en période militaire. Sa sœur et sa future femme arrivent : pour s’en sortir, il fait passer Michette pour une folle. Le vaudeville refait la scène où Dom Juan, coincé entre Charlotte et Mathurine, dit à chacune que l’autre débloque. «Tout ce que vous lui direz sera inutile ; elle s’est mise cela en tête», disait Dom Juan.«C’est une monomanie !» dit Saint-Galmier. Quand il s’agit de la souffrance des autres, les psychiatres ont des mots.
Parallèlement, deux frères droguistes et leur sœur, venus de Loches, la ville du château sur la Loire, entrent en croyant qu’il s’agit d’une agence matrimoniale : ils cherchent un beau parti. Feydeau a trouvé un nom bestial, les Gévaudan, à ces provinciaux, ces naïfs intéressés. Le mécano est lancé.
Premier quiproquo, premier acte : le patron de l'agence se trompe et refourgue les Gévaudan à Saint-Galmier comme domestiques. Second quipr