Bas les masques. Jimmie Durham ne veut plus jouer l'Indien. Celui qu'on présente généralement à bonne dose de folklore cherokee s'expose en Européen au musée d'Art moderne de la ville de Paris. Né en 1940 dans l'Arkansas, ce Native American s'est particulièrement illustré comme militant des droits civiques entre 1960 et 1970. Contemporain de l'émergence du pop art, il a longtemps privilégié les arts de la performance et n'opère un retour vers les productions plastiques que depuis 1980.
Violent. Pierres rejetées rassemble, selon les vœux mêmes de l'artiste, une série de travaux réalisés après 1994, année de son installation sur le Vieux Continent. «Il serait idiot que je fasse en Europe des pièces analogues à celles que je réalisais à New York ou au Mexique», confie-t-il à Laurence Bossé et Julia Garimorth, commissaires de l'exposition.
Ne serait-ce pas aussi que le projet artistique de cet ancien poète a changé ? Plus abouti pour certains, plus violent sans doute, l’ensemble des pièces présentées jusqu’au 12 avril n’oublie pas de faire sourire.
Il y a d'abord ces autoportraits qui parsèment les salles du musée. Jimmie Durham se joue avec drôlerie des conventions photographiques et livre des Autoportraits trompeurs. Son visage est toujours dissimulé, maquillé, transformé jusqu'à l'imposture. Ne restent alors que les titres pour le public, une légende qui suggère toute l'ambiguïté du retour sur soi. L'identité de l'artiste y est confond