Futur antérieur offre à voir le rayonnement d’une culture yiddish avant son tragique anéantissement et témoigne de la naissance, en Russie et en Pologne, pendant l'entre-deux-guerres, d’une avant-garde artistique juive.
Cette jeune génération d’artiste, El Lissitzky, Nathan Altman, Marc Chagall et Henryk Berlewi et d’autres moins connus comme Sarah Shor ou Mark, élaborent une expression artistique spécifique.
Ils se réapproprient les motifs de l'art populaire et découvrent la plasticité de la lettre hébraïque. Ils vont concilier tradition et modernité. Le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme se penche sur ce phénomène, à travers 200 œuvres acquises par l'institution en 2000. L'originalité de cette production réside dans un « entrelacement indéfectible entre l'œuvre plastique et la lettre hébraïque » comme l'explique Nathalie Hazan, commissaire de l'exposition.
Se souvenir de son futur
L’époque de la Révolution russe engendre, en Europe orientale, l’émergence d’une avant-garde artistique juive, accompagnée d’une renaissance du yiddish.
Tout a commencé avec les grandes expéditions ethnographiques du début du XXe siècle, emmenées par le dramaturge An-Sky qui sillonne alors les bourgades juives d’Ukraine à la recherche de leur patrimoine : objets, peintures de synagogues, de pierres tombales, de manuscrits…
De cette révélation naît un courant artistique intimement lié à une littérature et un théâtre yiddish en plein essor (entre 1914 et 1939, avant son anéantissement).
L’histoire de cette «contre-ém