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Analyse

Sujets à controverses

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Plus de quatre-vingts clichés exposés à la BNF retracent un siècle et demi de polémiques.
publié le 13 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 13 mars 2009 à 6h53)

L'expositionControverses est historique. Elle entend démontrer en quatre-vingts images et autant de textes que, dès son origine (circa 1839), la photographie est saisie par le droit. Ainsi de l'Autoportrait en noyé mis en scène par Hippolyte Bayard en 1840. Il s'agit, selon des critères qui restent d'actualité, de juger : si la photographie est un art ou non, si le sujet photographié, qu'il soit humain ou monument, a le droit de contester sa capture, si le photographe est un auteur et un artiste, et surtout si, à ce double titre, il a tous les droits, dont celui de tout montrer.

Premier bénéfice de Controverses, au fil du temps, on teste que le «droit saisi par la photographie», pour reprendre le titre d'une étude de Bernard Edelman (réédité en 2001, Flammarion), a beaucoup varié ; que les jurisprudences se sont succédé et parfois contredites ; que le droit n'est pas un état mais un devenir ; que la photographie ainsi considérée du point de vue des conflits qu'elle suscite est, comme le souligne Christian Pirker dans sa lumineuse introduction du livre catalogue (1), «l'expression des sensibilités et des points de tension d'une société à un moment précis. La controverse endosse ainsi le rôle de plaque sensible car elle révèle les convictions d'une société à un moment précis».

Cauchemar. Cette histoire de la photographie sous la loupe du droit est une histoire de notre civilisation depuis plus de cent cinquante ans, u