AGakona, les cordes de la Haarp (1) s’élèvent dans le ciel d’Alaska. Les antennes du centre de recherche américain percent la forêt boréale, émettant des ondes radios dans l’atmosphère. On prête à cette installation le pouvoir de modifier le climat terrestre à distance, d’engendrer des cataclysmes semblables au tsunami de décembre 2004.
Gakona, c'est aussi la première session de l'année 2009 au Palais de Tokyo. Marc-Olivier Wahler et son équipe explorent la mythologie contemporaine à travers l'histoire sans histoire de cette bourgade «à la croisée du fait et de la rumeur, du réel et du fantasme, de la science et de l'imaginaire». Jusqu'au 3 mai, le site de création abandonne ses murs à Micol Assaël, Ceal Floyer, Laurent Grasso et Roman Signer. Chaque artiste y a créé un mythe, un Laocoon - adorateur de Poséidon, père des mers en furie, ébranleur des sols.Laocoon
A travers une dizaine d’installations, le visiteur se confronte aux forces tranquilles de l’univers. Il s’agit d’éprouver l’art sans les yeux, de mettre son corps tout entier à l’écoute d’un espace. A l’approche de la première salle, un bourdonnement se fait entendre, on hésite. On entre. Premier suspens, premier fantasme : une table flotte, portée par l’énergie d’une soufflerie. Voilà Signer qui maîtrise la tempête et sculpte le temps. L’artiste produit un arrêt sur image grandeur nature, comme si, de Katrina, Ike et Wilma, il avait pu figer les ardeurs.
Plus loin, quelques chaises sont disposées en rond. Le v