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Libération

Gares de marchandises

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publié le 3 avril 2009 à 16h57
(mis à jour le 3 avril 2009 à 16h57)

Des cigarettes, un café, un journal, un sandwich. Voilà ce que pouvait espérer trouver le voyageur d'hier avant d'attraper son train. Aujourd'hui, le nomade peut, en plus, mettre la main sur des vêtements, des DVD, une paire de chaussures et même faire ses courses pour le dîner du soir avant de sauter dans son wagon. La gare du XXIe siècle se dote de véritables espaces commerciaux à l'image de ceux que l'on trouve en centre-ville. Elle est bien loin, l'époque des échoppes vieillottes bordant les gares, sur la devanture desquelles on pouvait lire en gros le mot «cadeaux». Vastes bazars où montres, flasques à whisky, radios et calculatrices se partageaient la vitrine. Les temps ont changé. La ville, au fil des années, s'est étalée. Les temporalités du quotidien sont bouleversées, les temps de transports allongés et les gares élevées au rang de chevilles maîtresses de l'organisation sociétale. Métamorphose d'un lieu de passage en lieu de ressources.

Transformation.«Parfumerie, équipement de la maison, de la personne, accessoires, lingerie : vous trouvez dans les gares tout ce que vous trouvez en centre-ville», énonce fièrement Pascal Lupo, directeur des gares et de l'escale et président d'A2C, filiale de la SNCF chargée de la valorisation commerciale des gares. La formule ressemblerait presque à un slogan. Attention, le spécialiste refuse de parler de «galerie marchande» - dont «la spécificité est de contenir 80 % de commerces et 20 % d'espaces publics alor