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La Forge poussée vers la sortie

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Squat. Mobilisation hier contre l’expulsion.
publié le 16 avril 2009 à 6h52

Manifestation ou performance ? Hier matin, vingt artistes ont investi le parvis de l'Hôtel de Ville en brandissant de grandes clés argentées pour dire non à leur expulsion. Suite à une décision du conseil de Paris et à une lettre en date du 11 mars, ils doivent évacuer l'ancienne usine de clés du bas Belleville (Paris, XXe arrondissement) qu'ils occupent, pour certains, depuis 1990.

Offres. La demande d'expulsion est consécutive à l'appel d'offres lancé par la direction des affaires culturelles, en juillet 2008, pour la gestion et l'animation du site. Deux associations y avaient répondu : les anciens de la Forge et Traces. Plus axée social, cette dernière l'a emporté en proposant des animations et des ateliers pour les enfants du quartier. Pour avoir privilégié l'art sur le social, les résidents de la Forge sont punis.

Un conseiller de Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, s'en explique : «Un site municipal dans un quartier comme Belleville ne peut pas être un îlot refermé sur lui-même, alors que les quartiers populaires ont besoin de culture.» Le refrain n'est pas sans rappeler celui servi lors de l'ouverture du Centquatre ou de la Maison des métallos. Une fois encore, l'art se fait ciment social. Au détriment des artistes eux-mêmes ?

Clés.«On nous fait passer pour des méchants qui n'aimont pas les enfants, le quartier. C'est dégueulasse de nous manipuler comme ça»,s'énerve Pierre Chandelier, résident historique de la Forge.«O