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Libération
Critique

Les bijoux mécaniques de Jean Després

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Arts déco. Première rétrospective consacrée à l’orfèvre moderne.
publié le 18 avril 2009 à 6h52

On le trouvait trop moderne : c’est c’est pour cette raison que Jean Després (1889 -1980), orfèvre et bijoutier, n’est pas invité à exposer ses pièces lors du Salon d’automne de 1928. Son avant-gardisme de l’époque est devenu une page d’histoire, celle de la modernité, que les Arts décoratifs de Paris relisent aujourd’hui, en 180 pièces, dessins et documents d’archives.

Jean Després, et les créateurs qui l’entourent dans l’exposition, n’étaient pas les simples auteurs de parures décoratives, ils dialoguaient avec les courants artistiques de leur temps, le cubisme, le futurisme et le constructivisme. En bons modernes, ils s’inspiraient des sciences, de la vitesse de la mécanique, des automobiles, de la ville, du sport, en faisant aussi appel à des matériaux inusités, tels l’argent, l’acier, ou des pierres comme la citrine et la topaze.

Vilebrequins. Ils s'adressent à la femme des Années folles, qui s'est mise elle aussi en mouvement. Tout cela les inspire pour inventer une nouvelle esthétique, des bijoux géométriques très construits.

La Bague moteur en argent de Després est représentative de son vocabulaire harmonieusement rude des années 30, où tournoient vis sans fin, vilebrequins, bielles… Le créateur fut aussi un dessinateur industriel de moteurs d'avions durant la guerre de 1914-1918. Ce bijou-rouage reproduit à plus grande échelle dans l'exposition, on perçoit mieux son rayonnement sculptural et c'est une des belles astuces et démonstration de la scénographie