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Libération
grand angle

A l’Est, du cocasse

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Entre mer Noire et mer Blanche, le photographe suédois Jens Olof Lasthein fait partager les nouvelles frontières de l’Europe. Un territoire à la fois familier et étrange.
par Christian CAUJOLLE
publié le 30 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 30 avril 2009 à 6h51)

Lorsqu’on est né au Danemark et qu’on a décidé de vivre à Stockholm, la question de l’Europe s’est toujours posée de façon naturelle. Et lorsqu’à 20 ans, on visite les pays baltes voisins, encore sous régime communiste, on découvre un autre univers. A la fois une question et un exotisme.

Pour Jens Olof Lasthein, tout a commencé avec le premier voyage dans ce que l'on appelait alors les «pays de l'Est». Depuis, il ne cesse de les explorer de façon singulière, brillante et réfléchie. Cela nous avait valu, en 2000, aux éditions Journal, un exemplaire Moments in Beetween, panorama sans certitude de l'ex-Yougoslavie. Puis vinrent six années de voyages entre la mer Blanche, au nord, et la mer Noire, au sud, aujourd'hui réunies dans un livre et une exposition (1).

Puisque le «bloc de l’Est» a explosé avec la chute du Mur, en 1989, et que l’Union soviétique a été démantelée, Jens Olof Lasthein est parti explorer la nouvelle frontière de l’Europe, se familiariser avec elle, tenter de la comprendre en la suivant. En hiver, parfois, le plus souvent en été, il nous fait partager un territoire entre des mondes. Familier et étranger.

Avec une tonalité juste, terriblement humaine, dans des couleurs qu’il travaille avec finesse pour servir les ambiances, avec un étonnement qui lui arrache un sourire mais jamais aucune méchanceté, il pratique une photographie souple, qui respire, naturelle, harmonieuse.

Jamais la cocasserie des scènes ou la bizarrerie des comportements n’apparaissent co