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Libération

The Gossip. La Beth qui monte.

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Grosse, lesbienne, provinciale et punk. La chanteuse Beth Ditto qui sort un nouvel album avec son groupe est une addition de minorités. Une énorme différence dont elle a fait un atout, posant nue et chantant fort contre les modèles esthétiques et politiques dominants.
publié le 2 mai 2009 à 17h51

Jamais de cette fille sculptée en millefeuille de chair ne s'échapperont des notes de dentelle. Ni des phrases sucrées. Le corps pourtant est aussi soyeux qu'un chamallow, le discours aussi enjoué que les mots peuvent être coupants, les inimitiés assumées. Ici ça rugit, ça vit. Sur le point de sortir un nouvel album qui pourrait fiche une claque à tous les rockers de la planète, Beth Ditto, la chanteuse du groupe soul-punk The Gossip, se balade presque à poil dans la suite de l'hôtel de luxe où elle séjourne à Paris, tous frais payés par une marque de luxe italienne. Autour d'elle, des sacs de cadeaux envoyés par les maisons de mode. Un décalage abyssal pour celle qui écrivait, sur le site Internet de son groupe, avoir « été élevée dans l'Arkansas par des femmes, des loups et des cassettes musicales ». Beth Ditto en petite poule punk du luxe. Contradiction ? L'âme du punk s'accommode mal de la foire aux vanités qu'est la mode. Ces jours de fin d'hiver, Ditto vola néanmoins la vedette, lors des shows de prêt-à-porter, aux habituelles stars de la caravane people?; elle donna même pour Fendi, qui finançait son séjour français, un concert à l'issue de la fashion week. Evénement mondain, séisme musical, hystérie paparazzesque. Dans le carré VIP, Karl Lagerfeld ou Kate Moss, la nouvelle grande copine de Beth Ditto. Emerveillés par la grâce incroyable de ce corps en sueur, de ce coffre aux trésors. Cette fille est une addition de minorités. Outre la particularité de chanter comme u