Menu
Libération
grand angle

La Morts à profit

Article réservé aux abonnés
Cabinet de curiosités ou business malsain ? L’exposition de cadavres humains plastifiés «Our Body» a été interdite par la justice française alors que ces shows anatomiques rencontrent un succès mondial.
publié le 14 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 mai 2009 à 6h51)

Pendant plus de deux mois, une quinzaine de cadavres humains naturalisés - ceux de jeunes Chinois morts récemment d'on ne sait quoi et parvenus à Paris on ne sait comment - ont été exhibés à des fins commerciales au cœur de la capitale sans que personne n'y trouve à redire. Jusqu'à ce que la justice, saisie le mois dernier par deux associations, ordonne l'arrêt de cette exposition, statuant en référé que «l'espace assigné par la loi au cadavre est celui du cimetière» (ordonnance du TGI de Paris rendue le 21 avril). Arrêt confirmé en appel quelques jours plus tard (30 avril) : nul document n'avait pu être fourni au juge prouvant que les personnes dont le corps était exposé avaient de leur vivant donné leur consentement à ce type d'exploitation post mortem.

Qui étaient ces personnes, comment leur dépouille a-t-elle pu se retrouver exposée dans un espace privé à des fins lucratives ? S’agit-il de prisonniers ou de condamnés à mort chinois, comme le suspectent les associations qui ont saisi la justice ?

Postures singulières

Organisée par le producteur de spectacles Pascal Bernardin (société Encore Events) sous le titre de «Our body, à corps ouverts», l’exposition démarrée en février exhibait des corps «plastinés», c’est-à-dire traités avec une technique de conservation consistant à remplacer l’eau et la graisse des tissus biologiques par divers polymères. Si bien qu’après «plastination», ces corps écorchés sont a priori imputrescibles et semblent sortir tout droit d’une table de diss