Faire du Palais de Tokyo un grand centre de l’art contemporain : voici le pari exposé aujourd’hui en Conseil des ministres par Christine Albanel. Elle entend ainsi mettre un terme à des décennies d’atermoiements et d’annonces contradictoires pour faire naître une forte entité indépendante, sous une forme juridique inédite, qui renforcerait l’offre muséale à l’ouest de Paris.
Inégale. En 1977, le Musée national d'Art moderne quittait cette architecture massive des années 30 pour s'installer à Beaubourg. Depuis, tout et son contraire a été envisagé pour faire revivre un bâtiment laissé quasiment à l'abandon, qui offre un aspect désolant.
Depuis dix ans, cependant, un site de la création, qui sera englobé dans le nouveau projet, a ranimé le niveau supérieur, mais avec des moyens limités et une programmation inégale. Après avoir hésité, la ministre a choisi de confier le bâtiment à un opérateur unique. Le directeur du site sera appelé à devenir l’adjoint du nouveau patron, en croisant les doigts pour conserver son autonomie.
Cette solution de bon sens s’est d’autant plus imposée que les protagonistes se menaient une guerre sourde en coulisses, aggravée par les antagonismes personnels, vieille qualité du monde culturel en France. Au besoin, chacun sollicitait des artistes pour faire signer des pétitions en sens contraires. Dans la dernière ligne droite, Marin Karmitz s’est aussi activé.
Albanel voudrait bien mettre tout cela de côté pour privilégier la portée du nouv